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Coup d’Etat  au Mali : les leçons à tirer pour la sous-région

(@independantexpress.net)

Le désormais ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi sa démission. Une décision qui fait suite à un coup d’Etat orchestré par l’armée malienne. L’ex président malien et son premier ministre  Boubou Cissé  ont été arrêtés par les soldats maliens un peu plus tôt dans la journée.

La chute de l’ex président malien était imminente. Depuis plusieurs mois, le peuple manifeste contre le régime en place jugé de dictatorial.  Le Mali était plongé dans une profonde crise qui a vu l’intervention de la CEDEAO. Mais l’opposition ferme, et décidée a rejeté cette médiation. Le message était clair, IBK devait impérativement partir. Aujourd’hui, l’armée s’est jointe au combat du  peuple et a agi. Ibrahim Boubacar Keïta a été renversé.

Voici un tableau extraordinaire qui suscite réflexions et interrogations. Dans une communauté sous régionale où les destins des peuples impactent les uns les autres; les autres pays de la sous-régions vivant les mêmes réalités politiques vont-ils  emboîter le pas ? La question se pose.

Pour certains analystes politiques, assurément. Selon eux, le cas du Mali était prévisible et va certainement représenter un signal fort et retentissant dans des pays tels que la Guinée par exemple qui a déjà vu éclater des tensions liées au maintien au pouvoir d’Alpha Condé. Et Aussi en côte d’ivoire où la candidature d’Alassane Ouattara est fortement contestée par la société civile et l’opposition.

En effet la Guinée vit actuellement l’une des plus sombres périodes de son histoire. Le président guinéen Alpha Condé, 82 ans a opéré une réforme constitutionnelle pour annoncer sa candidature pour un troisième mandat. Une annonce fortement contestée par l’opposition et la société civile qui  multiplient des marches de protestations. Contre vents et marées, ce dernier compte bien se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en octobre.

Elu en 2010 et réélu en 2015. Cette nouvelle candidature de Condé est jugée de trop par les Guinéens qui considèrent que c’est une violation à constitution qui limite à deux le nombre de mandats. Dix ans après son arrivée au pouvoir, il est accusé d’avoir plongé son pays dans la crise pour rester au pouvoir. Les violences policières ont émaillé son deuxième mandat. Alpha Condé donne lieu à des manifestations massives faisant beaucoup de victimes.

Même scénario en côte d’Ivoire où le président Alassane Ouattara contre toute attente se présente à la prochaine présidentielle pour un 3ème  mandat. Or, il y a quelques mois le président ivoirien annonçait qu’il ne se présenterait pas la prochaine élection présidentielle conformément à la loi qui n’autorise que deux mandats. Ce changement brusque de décision est perçu par l’opinion comme une violation de la constitution.

Pour l’heure, les manifestations sont encore vivaces dans les rues de Yopougon et plusieurs communes de la Côte d’Ivoire.

Aussi, le coup d’Etat au Mali devrait-il par ailleurs sensibiliser les sociétés civiles dans leur rôle de baromètre selon un observateur. Les sociétés civiles ont un impact dans l’évolution de leur environnement. Elles sont de tous les combats, de toutes les révolutions. L’expérience particulière des unes doit ainsi pouvoir servir aux autres pour au besoin leur permettre de se réinventer.

Toutefois, d’autres analystes soulignent que ce coup d’Etat ne changera en rien la situation politique des autres pays de la sous-région comme le Togo par exemple.

Au Togo, il n’en sera rien, constate un observateur. Le terrain et les enjeux sont très différents, ils diffèrent par son contexte historique depuis les indépendances ainsi que les schémas de succession à la tête de l’État. Ils diffèrent par les critères culturels qui régentent le rapport du Togolais au pouvoir du Père et de celui du fils. Ils diffèrent par les sensibilités de l’armée en ce qui concerne le pouvoir. Or c’est l’armée le véritable pouvoir. Le président Faure Gnassingbé est à son 4ème  mandat malgré moult protestations. Mais les revolutions ne sont jamais évitées ni gagnées d’avance. Tout peut basculer à tout moment et partout ailleurs.

En définitive, le peuple peut beau protester, s’il n’est pas soutenu par l’armée, il n’en sera rien. C’est d’ailleurs l’exemple du Mali où le peuple depuis des mois manifestait dans les rues sans gain de cause. Il a fallu l’intervention de l’armée pour en arriver à ce résultat.

Par contre dans 5 ans ou 10 ans ça pourrait être une toute autre histoire, pour la sous région et l’Afrique.

 

Diane OLOBI

 

www.independantexpress.net

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