Angelo Grizzi, ancien numéro deux de la société de sécurité Bosasa livre à la commission d’enquête depuis bientôt une semaine un témoignage glaçant et accusateur à l’encontre de plusieurs PDG, de ministres, de journalistes mais également de l’ancien président.
Selon l’ex second dirigeant de Bosasa, Jacob Zundo touchait mensuellement par la société, 20 000 euros tous les mois en liquide. L’argent était caché dans un sac de grande marque et la présidente de la fondation de Jacob Zuma, Dudu Myeni se chargeait de faire la transition.
Toujours selon les dires d’Angelo Grizzi, lors d’une autre occasion, Le PDG Gavin Watson, serait allé en personne livrer l’argent à la résidence privée de Jacob Zuma.
Pour le témoin, ces affaires de corruption servaient à obtenir l’interruption d’une enquête de la police judiciaire visant la société. En effet, celle-ci était soupçonnée de recourir à des méthodes illicites pour décrocher des contrats publics. Acheter Jacob Zuma permettait d’éloigner toutes suspicions ou de clore toutes les enquêtes visant l’entreprise.
Cependant, le témoin Angelo Grizzi est mis à mal par ses nombreux propos racistes. Certains lui reprochent en effet de chercher à accuser des personnes noires volontairement dont la présidente de la fondation, Dudu Myeni.
Le juge Raymond Zondo à effectivement diffusé la bande-sonore d’une conversation avec son ex-patron Gavin Watson. Dans cet enregistrement, Angelo Grizzi qualifie deux de ses anciens collègues de « Kaffir », un terme très insultant et péjoratif pour désigner les noirs sous le régime de l’apartheid. Angelo Agrizzi a ensuite réfuté l’idée d’un témoignage accusant des personnes de couleur noir. Il précise alors que Gavin Watson, ancien PDG de Bosasa, « n’est pas noir, c’est pour cela qu’il est important d’écouter les faits que je dénonce » Par la suite, il a cependant assumé être raciste : »Je suis raciste, je suis d’accord, vous pouvez me juger pour ça ».
Même si le magistrat Raymond Zondo à accusé Angelo Agrizzi de tenir des propos offensants et inacceptables, il a tenu à insister qu’il examinerait les preuves données par l’ancien numéro deux.
Un quart de siècle après l’apartheid, les tensions raciales sont encore très douloureuses pour le pays.
Entre corruption et racisme le procès reste, pour l’instant, en attente d’examination.
Lorie Fournier
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