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Togo / Bilan politique 2019 : « Démocrature » sur toute la ligne

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Encore quelques jours, ou précisément dans quatorze (14) jours,  l’année 2019, rentrera dans les archives de l’histoire. Elle sera pour certains une année de réussite, de défis, pour d’autres, une année cauchemardesque et que l’on ne souhaiterait plus. C’est ce que le grand nombre désigne par un bilan. Au Togo, chacun fera le sien, nous ferons aussi le notre. Mais en attendant, et fidèle à la tradition, le journal l’Indépendant Express se donne le devoir et le plaisir en cette fin d’année encore de vous présenter  le bilan sur le plan de l’information du Togo de la politique. Attaque contre le Parti National Panafricain, la composition du nouveau gouvernement, les locales, le vote sur la restriction des libertés publiques, la convocation de Pascal Bodjona à la veille des élections locales, la dislocation de la C14, l’annonce de l’arrivée de François Akila Esso Boko pour sauver les togolais, la présence sans faille de Monseigneur Kpodzro dans les débats politiques, la mise en œuvre des réformes, les nombreuses candidatures pour la présidentielle de l’année à venir, tant de sujets qui d’une manière ou d’une autre ont  marqué la vie politique du Togo, du 01 Janvier 2019 jusqu’ à cet instant que nous produisons ce article bilan politique de l’année 2019. Regard dans les rétroviseurs, 2019 en mode retro, top c’est parti…

Comme toute personne, physique ou morale, le devoir moral nous oblige à faire le bilan de notre parcours, notre aventure, nos faits et gestes durant une année qui est en train de s’écouler. Là, nous ne sommes pas à un cours de moral mais à un bilan politique du Togo durant cette année 2019. Tout commence par le commencement.  Le Togo n’avait pas de gouvernement aux lendemains des élections législatives de 2018. Le vide était maintenu jusqu’aux 3 premières semaines de l’année 2019. Les ministres géraient ce qu’on appelle les affaires courantes.

Nomination du 1er ministre, formation du gouvernement…

Jeudi 24 janvier à 20h… : Alors que Selom Komi Klassou a remis sa démission à Faure Gnassingbé le vendredi 04 Janvier 2019, le fils du père a attendu jusque dans la soirée du 24 Janvier pour choisir un nouveau premier ministre.  Sans surprise, Faure Gnassingbé a reconduit son premier ministre Selom Klassou. Le baron du régime RPT forme ainsi un gouvernement de 23 membres. Quatorze (14)  anciens ministres ont été reconduits et seulement 9 autres ont fait leur entrée. Incomplet au départ, le nouveau gouvernement enregistrera par la suite  Foli Bazi Katari comme ministre de la communication, des sports et de l’éducation civique, l’Urbanisme est l’affaire de dame Koko Ayeva, Koutera Bataka  chipe l’agriculture à Ouro Koura AGADAZI … Pour des togolais, ce nouveau gouvernement n’est en aucun cas un évènement.

Le gouvernement mis en place ne s’est pas encore bien installé  quand la coalition de la C14 a repris ses activités, la mobilisation de la rue. Les togolais n’ont cessé de prendre d’assaut les rues de Lomé pour crier sur le pouvoir de Faure Gnassingbé. Dans cette lutte du peuple et des partis politiques pour l’avènement de l’alternance au Togo, un parti sera dans le viseur du régime. Le Parti National Panafricain et son patron.

Le PNP en ligne de mire…

Alliance Togo Informatique

Neutralisé par tous les moyens, le Parti National Panafricain, c’est le nouvel objectif, la cible de l’exécutif togolais. Tout d’abord il est arrivé à envoyé en exil le président du parti. Ensuite, montage, mauvaise foi, rafle dans des quartiers ciblés, arrestations et détentions arbitraires des militants du Parti au cheval, tous les moyens sont bons pour faire taire  ce David qui gène tant le Goliath.

Le conseiller spécial Ouro Djikpa Tchatchikpi du président du PNP sera arrêté, détenu à la prison civile pendant une bonne période avant d’être libéré. Depuis sa mise en liberté, personne n’entend plus parler de lui. C’est ce que voulais d’ailleurs le pouvoir. Les manifestations et autres réunions hebdomadaires du parti sont systématiquement dispersées. Aujourd’hui le PNP tient certes mais le pouvoir continue ses actions obscures et lugubres.

L’année 2019 dans la politique togolaise est aussi marquée par un événement.  Le Togo vote ses élus locaux.  C’était les élections locales du  30 juin 2019.

2019 a aussi connu les locales…

Très attendues après plus de 30 ans, elles ont finalement eu lieu le dimanche 30 juin 2019. Les premières élections locales après celles de 1987 au Togo. Elles devront  permettent le renforcement de la démocratie à la base. Mais le Togo étant tel qu’il est avec ses problèmes d’élections, la malheureuse tradition a été respectée.

Des urnes bourrées, des procès verbaux signés d’avance, les délégués de l’opposition interdits d’accès aux bureaux de votes, des observateurs empêchés de travailler, le tout couronné par une impréparation notoire de la Commission Electorale Nationale Indépendante. Une situation qui avait poussé la rédaction de l’Indépendant express a titré à l’époque,  TOGO : ELECTIONS TOXIQUES, RESULTATS FACTICES.

Pendant ces élections,  plus de 3,4 millions de togolais se sont rendus aux urnes pour élire 1527 conseillers municipaux.  Ces  conseillers  ont ensuite voté pour choisir les 117 maires ainsi que leurs adjoints pour occuper  les 117 communes que compte désormais le Togo. Le président de la Commission en charge d’organiser les élections Tchambakou Ayassor parle d’un taux de participation  près de 65 %.

Au niveau de l’exécutif, on parle de l’enracinement de la démocratie au Togo : « Les élections municipales de ce jour auxquelles je vous exhorte à participer massivement, pour un choix libre, parachèvent un long processus de décentralisation mené avec rigueur et marquent une avancée majeure dans l’enracinement de la démocratie sur notre Denyigban », a twitté en guise de soulagement pour avoir échappé à une révolution populaire,  Faure Gnassingbé.

Pour entrer un peu dans le fond de ces élections, il est à noter qu’elles ne sont pas loin de précédentes. Vol, menace, intimidations, achats de conscience tout y est.  Le jour du vote, c’était une véritable pagaille.

Tout d’abord, les bureaux de vote n’ont pas ouvert à 7h00 tel qu’indiqué dans le  communiqué de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour exemple, on ne prend que l’Ecole primaire publique d’Adakpamé et celle d’Akodésséwa, où  les électeurs ont dû attendre des minutes  avant l’ouverture des bureaux de vote.  Mais cela ne gène plus personne puisque c’est la spécialité au Togo. Encore plus loin, ailleurs, dans d’autres bureaux de vote, dans d’autres communes, il est constaté des bourrages d’urnes notamment dans la commune de Baguida. Dans Zio 1 par exemple, notre source informe que ces bourrages d’urnes ont été faits avec la complicité des membres  et des rapporteurs des 280  bureaux de vote.  Ce qui explique un écart considérable entre le nombre d’inscrit et le nombre de votant. Et selon un communiqué de la C14 à l’époque, la même situation s’est présentée à Olesè 2.

Autant d’irrégularités constatés et dénoncé ça et là qui entachent une fois de plus la crédibilité des élections au Togo.

Dans le registre de ces élections, un homme a aussi voulu être candidat dans Agoè Nyivé 1. Il s’agit de l’ancien directeur de cabinet de Faure Gnassingbé. Pascal Bodjona n’aura pas cette chance.

Pascal BODJONA devant la justice…

Alors qu’il exprimait son désir de recommencer la politique à la base, Pascal Bodjona et toute sa liste ‘’ Ensemble pour  le Togo’’  sont refoulés. Une plainte est déposée contre l’ancien ministre pour plagiat de  dénomination.

Au cours d’un court marathon judicaire, le fils de Kouméa a courbé l’échine. Il a été empêché d’être candidat à l’élection.  Mais plus tard, il se console en célébrant un pompeux mariage avec sa Zaîna chérie. Mariage qui a consacré une nouvelle grande sortie publique de l’ancien ministre. Pascal n’est pas la seule victime de ces élections locales. Même les partis juridiquement formés et rassemblés se sont disloqués. C’est le cas de C14.

Dislocation de la C14, un véritable gâchis

Alors qu’il semblait porter l’espoir de tout un peuple pour l’avènement de la démocratie et l’alternance, la C14 qui a tenu devant vents et marrés a fini par s’écrouler. Les incompréhensions et autres intérêts personnels et partisans ont eu raison de ce regroupement de formation politique qui faisait peur au pouvoir en place.

D’abord ce sont les problèmes d’argent. Le pouvoir ayant compris que l’argent étant le nerf de la guerre et au sein de la C14, il y avait des micro-partis avec des présidents « affamés », Faure Gnassingbé et son pouvoir  ont mis l’argent en avant.

Rapidement pour un oui ou un non, les désertions s’enregistrent dans les rangs de la coalition. Les élections locales sont venus continuer la mission et la présidentielle de 2020 a visiblement anéanti la C14.

Aujourd’hui les mauvaises langues disent que cette coalition n’est que l’ombre d’elle-même. Pour ceux-ci, la coalition a échoué. La dislocation de la C14 a entrainé la création d’une autre.

 La Coalition rénovée elle s’appelle.

Le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), le Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD) et le parti le NID en sont les pionniers. La « Coalition rénovée » nous a-t-on dit se fixe pour objectif, la réalisation de l’alternance politique au Togo en 2020.

Pour le Secrétaire Général du CAR, Jean Kissi, la coalition rénovée aura pour arme, les pressions populaires et le dialogue pour pousser le pouvoir de Lomé à passer aux réformes et par la suite conquérir le pouvoir afin de gouverner ensemble sur la base d’un programme unique.

« Le regroupement se fixe pour objectifs d’œuvrer à l’aboutissement de la lutte politique en lui imprimant une orientation politique caractérisée par le recours aux pressions populaires couplées avec le dialogue, en vue d’amener le régime à concéder les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales nécessaires à la suppression des obstacles et à la réalisation de l’alternance par voie démocratique, et conquérir le pouvoir afin de gouverner ensemble le pays sur la base d’un programme commun », a-t-il déclaré.

A ce jour, cette coalition rénovée n’a encore rien fait. Rien du tout. Elle est présentée comme un groupe d’opportunistes et d’amuseurs  qui se sont mis ensemble pour surfer sur la naïveté des togolais et faire de l’argent en leur nom.

L’autre et grand fait ayant également marqué l’année 2019 est le fameux vote des élus du peuple. Le vote concernant la liberté de manifestations.

Le vote liberticide…

Mercredi 07 Aout 2019… Les togolais dans leur majorité se rappellent toujours ce vote des députés à l’assemblée nationale. Le célèbre texte dénommé ‘’Loi Bodjona’’ portant sur les conditions de manifestation au Togo a changé désormais de nom.  Avec l’aval des députés, il porte désormais la signature de Payadouwa BOUKPESSI, ministre de l’administration territoriale.  La désormais  loi votée par les députés ne prend en compte qu’un seul itinéraire pour les marches et permet tranquillement aux autorités  de dire non à des manifestations.

En profondeur,  notons que ce nouveau texte voté par les représentants du peuple stipule en son article 9-1 : « Dans le cadre des réunions ou manifestations ou réunions pacifiques publiques, l’itinéraire comporte un seul point de départ, un seul tronçon de route et un seul point de chute ».

Ensuite, il précise que les manifestations seront interdites sur  certains axes et zones, principalement toutes les routes nationales, les axes ou zones où se déroulent de fortes activités économiques dans les centres urbains, les axes et zones proches des institutions de la République, les axes et zones proches des chancelleries et résidences des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales, les axes et zones proches des camps militaires et des camps de service de sécurité. Ceci pour des raisons stratégiques, économiques et sécuritaires. « Le nombre de manifestations organisées par semaine dans une ville peut être limité par l’autorité administrative compétente en fonction de la disponibilité des forces de sécurité et de l’ordre devant être affectées à l’encadrement desdites manifestations », peut on lire dans la nouvelle loi.

La loi version Boukpessi  souligne dans son article 17, que les réunions ou les manifestations pacifiques sur la voie publique et dans les lieux publics ne peuvent se tenir avant onze (11) heures et au-delà de dix-huit (18) heures.

A l’époque, cette loi avait fait réagir la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, qui crie à une suppression de liberté de manifestation. Cette loi est anticonstitutionnelle et est en violation flagrante de l’article 30 de la constitution togolaise, indique Celestin AGBOGAN, président de la LTDH. Il fait entre autre remarquer que ‘’ nous sommes revenus à la situation d’avant 90 où il n’y avait pas de loi sur les manifestations. Et ce n’est pas interdit non plus.’’ Selon lui, la cour constitutionnelle doit prendre ses responsabilités.

Selon l’opinion, cette situation ne fait pas du bien au pouvoir en place puisqu’un Etat policier, où le respect des droits de l’homme est foulé au pied, où la liberté d’expression et manifestation est une conspiration, ferme sans doute sa porte aux investisseurs. Tout concours au mal de ce pays et les dirigeants ne s’en rendent compte que tardivement. Puisqu’ils sont aveuglés et pensent avoir le monopole de la situation. Aujourd’hui tout lui marche, mais pas pour longtemps.

Et c’est dans cet imbroglio politique que l’on nous annoncé l’arrivé d’un homme. Ces proches le présentaient comme un messie, le togolais St Thomas attendait de voir avant d’y croire.

Akila Esso Boko, il n’arrivera jamais…

Il a marqué l’histoire politique du Togo à un moment délicat. 2005 à la mort du général Eyadéma, alors ministre de l’intérieur. Akila est celui qui visiblement a saboté le plan machiavélique du régime togolais. Ce geste lui a valu l’exil.  Après 14 ans à l’extérieur, le St Cyrien décide de rentrer au pays. Il en fait un grand bruit, mais c’est sans compter sur le caractère cynique et dangereux du régime en place.  Il est passé par tous les moyens pour l’en empêcher.

Un simple coup de fil de Lomé à Paris a suffit d’étouffer l’ardeur de monsieur le maitre Boko. Au début, il passait par les tweets pour dénoncer ou encore s’attaquer au pouvoir, depuis un moment, il a aussi disparu du net. Sans doute que quelqu’un lui aurait donné conseils. La situation de BOKO François est considérée comme une tempête dans un verre d’eau. Trop de bruit pour rien.

Il serait injuste de boucler ce bilan sans parler de la présidentielle de l’an prochain.

2020, avec ou sans Faure…

Sans prendre de l’avance sur 2020, on se permet de parler brièvement des candidatures uniques de l’opposition. Déjà une dizaine est annoncée. Une est très attendue, celle du candidat du pouvoir. Faure Gnassingbé, le président actuel serait en pole position pour se succéder. Une convention serait même en cours de préparation pour son investiture. 2020 nous dira le reste.

Ainsi donc, si on regarde le film politique du Togo depuis le 1er  janvier jusqu’à ce jour, la conclusion est triste. Aucune bonne nouvelle, aucun espoir d’un lendemain meilleur, la démocratie et l’alternance ne demeurent que de vains mots. La malhonnêteté politique et la mauvaise foi ont élis domicile au Togo et à tous les niveaux.

2019 est douloureux, chacun étant maitre de son destin, et le destin du Togo étant dans les mains des togolais, il est de leur responsabilité de se lever et changer ces destin triste de ce Togo de 2019  pour un meilleur Togo en 2020.

www.independantexpress.net

Richard AZIAGUE

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